Auteur/autrice : Elvire Noyer
La sécurité des usagers lors de la pratique de loisirs nautiques constitue une priorité, d’autant plus en période estivale où le nombre de pratiquants de loisirs nautiques sur la mer augmente significativement.
Aucune activité nautique n’est anodine : que l’on soit plaisancier ou pêcheur, toute sortie doit être préparée et requiert l’adoption de bonnes pratiques et le respect de la réglementation.
Les recommandations générales
Pour éviter tout accident, il est essentiel de connaître au préalable la météo et les horaires des marées et de prévenir ses proches de ses intentions, en indiquant l’activité réalisée et l’heure prévisionnelle de départ et de retour.
Durant la pratique de l’activité nautique, il est indispensable d’ emporter systématiquement un moyen de communication avec soi, téléphone et/ou VHF.
Quand on navigue seul, en plus de prévenir ses proches de sa navigation, l’emport d’une balise de détresse individuelle est fortement recommandé.
Le port du gilet de sauvetage ou d’un vêtement à flottabilité intégrée comme par exemple une combinaison néoprène, est fortement conseillé, même à bord des annexes. Son rôle est essentiel pour la survie en mer car il permet de se maintenir en surface, de limiter le refroidissement corporel et facilite la détection par les secours grâce à sa couleur jaune, orange ou rouge.
De manière générale, porter des vêtements de couleurs vives, peu importe l’activité, permettra d’augmenter ses chances d’être repéré en cas de problèmes en mer. Une opération de sauvetage lancée en journée peut se prolonger jusque dans la nuit. Dans ce cas de figure, il faut avoir en sa possession un moyen lumineux pour être facilement repérable. Ce moyen lumineux doit avoir une autonomie minimale de 6 heures.
Si l’on est témoin ou victime d’un problème en mer, il n’y a qu’un seul réflexe à avoir :
contacter le CROSS au 196 (numéro gratuit) par téléphone ou via le Canal 16 de la VHF.
Le plan anti-noyade du Port de plaisance
Les chiffres de l’année 2023 sont alarmants : sept personnes ont perdu la vie par noyade dans le port de plaisance de La Rochelle. Face à cette situation tragique, nous ne pouvons rester passifs. Un plan anti-noyades a donc été lancé pour améliorer la sécurité et éviter de nouveaux drames.
La première phase de ce plan a débuté avec une réunion regroupant les représentants des utilisateurs du port, les services de secours et les services de l’État. Cette collaboration vise à identifier les principales causes de ces accidents et à définir des actions concrètes pour y remédier. Cette réunion sera renouvelée régulièrement pour étudier l’évolution des accidents et leurs causes.
La deuxième étape consiste à mener des actions ciblées auprès des utilisateurs du port et du grand public. Nous devons sensibiliser chacun à l’importance des mesures de sécurité et de la prévention des risques de noyade.
La Sécurité en Mer : Une Échelle Peut Sauver une Vie !
En situation d’urgence, le réflexe naturel est de chercher une échelle de bain à l’arrière d’un bateau ou de tenter de repérer une jupe ou une plateforme de baignade.
Même si les échelles doivent obligatoirement rester libres d’accès conformément au règlement de police portuaire et l’arrêté municipal spécifique, elles ne sont pas toujours visibles et parfois inaccessibles, attachées avec un sandow ou mal entretenues. Les propriétaires de bateaux ne réalisent pas toujours qu’une échelle fonctionnelle peut faire la différence entre la vie et la mort.
Notre Initiative : Un Macaron pour la Sécurité
Pour remédier à ce problème, nous proposons une solution simple et efficace : mettre à disposition de tous les plaisanciers un macaron signalant que leur échelle est opérationnelle. Ce macaron, bien visible, indique que l’échelle est accessible ou facilement dépliable en cas d’urgence.
Un Geste de Solidarité Nautique
Nous invitons tous les plaisanciers à adopter cette initiative et à récupérer gratuitement à la capitainerie, au bureau du Vieux-Port ou de la manutention, un macaron pour l’installer sur leurs embarcations. En expliquant aux plaisanciers l’importance de ce petit geste, nous pouvons propager cette idée dans tous les ports de plaisance. La sécurité en mer est l’affaire de tous, et chaque action compte.
Dans le cadre de ce plan anti-noyades, d’autres opérations sont prévues :
Des actions de communication & sensibilisation
Des actions de sensibilisation auprès des universités notamment des BDE, Bureaux des Etudiants, se déroulent chaque début d’année. Une vidéo issue de nos caméras de vidéoprotection est diffusée pour montrer aux étudiants des faits concrets et leur faire prendre conscience des dangers qu’ils encourent dans certaines situations. Des documents de sensibilisations seront également distribués, notamment lors des manifestations nautiques ou sportives. Un plan de sécurité est par ailleurs exigé auprès des associations étudiantes pour chaque évènement organisé.
Nous confirmons les réunions annuelles de sécurité en mer en présence des 30 présidents des associations nautiques rochelaises, des représentants des plaisanciers (CLUPP), des vedettes à passagers et voiliers de croisière et des acteurs de la sécurité en mer (DDTM, SNSM, Gendarmerie, …).
Des panneaux de sensibilisation sont également présents sur toutes les passerelles d’accès aux pontons pour une information directe aux règles de sécurité.
Des évolutions dans nos équipements
L’année 2024 sera celle du recensement pour programmer les projets des années à venir, par exemple le barriérage autour des portes du bassins des chalutiers, du plateau nautique ou encore des accès aux élévateurs.
Des interventions et actions de surveillance
Des exercices avec le SDIS, Service Départemental d’Incendie et de Secours, sont régulièrement mis en place pour améliorer les temps d’intervention et leur efficacité. Des actions de sensibilisation et des formations sont également programmées pour nos équipes afin que chacun adopte les bons réflexes en cas de situation d’urgence sur le domaine portuaire.
Ensemble, faisons de la sécurité une priorité !
Après deux expéditions à la découverte de l’Arctique avec François Bernard dit “Ben”, son propriétaire initial, et l’hiver passé à La Rochelle pour une remise à neuf, Atka est fin prêt pour repartir en expédition et rejoindre les pôles.
Porté désormais par le fonds de dotation Témoins polaires, Atka a quitté le port de La Rochelle le jeudi 6 juin pour une nouvelle aventure aussi passionnante que prometteuse.
A son bord, un équipage de 5 personnes : Paul, le skipper et Maxime le second, des navigateurs aguerris pour faire face aux défis uniques de la navigation dans des conditions extrêmes. À leurs côtés, Clara, Baptiste et Marion, des marins expérimentés aux nombreuses compétences et milles nautiques à leurs actifs.
Rejoints par deux scientifiques des universités partenaires du projet, un glaciologue de l’Université de Stockholm et une géo-chimiste de l’Université de Bale, cette équipe diversifiée et qualifiée se lance dans une quête ambitieuse vers les pôles.
L’equipage s’apprête à vivre une expérience extraordinaire dans l’un des environnements les plus inhospitaliers et les moins explorés de la planète : la région d’Ammassalik, au sud-est du Groenland.
Un bateau aux caractéristiques techniques uniques
Ce dériveur intégral de 15,5 m de long sur 5 m de large, aux propriétés remarquables est conçu pour résister à la pression des glaces, affronter tout type de support et naviguer en sécurité sur toutes les mers du monde. Équiper d’une double coque, d’un safran, d’une hélice et de deux dérives totalement relevables, il peut se poser ou s’amarrer sans dégât sur la glace.
Une expédition aux missions scientifiques et pédagogiques
Cette expédition sera échelonnée de juin à septembre 2024 avec une première étape en Islande avant de rejoindre le sud-est du Groenland puis de revenir à l’automne prochain à La Rochelle.
Elle a pour objectif 3 grandes missions scientifiques :
- L’étude des impacts du réchauffement climatique sur la faune et la flore maritimes. A l’aide d’un matériel performant pour sonder les fonds marins à 500 m de profondeur, les analyses permettront d’évaluer les effets de la fonte de glaciers sur l’océan et son écosystème.
- L’analyse de la fonte des glaciers et plus précisément de l’impact généré par le méthane, gaz à effet de serre, dégager par les glaciers.
- L’étude de la surface des océans, de l’évolution des courants marins, de la salinité, température et pression de l’eau. Le but premier est d’archiver un maximum de données afin d’étudier l’évolution des indicateurs au long court et de prévenir ainsi les éventuels effets sur le climat. Cette mission est établie en partenariat avec Météo France qui met à disposition d’Atka un matériel technologique à la pointe pour récolter un maximum de données.
Une l’étude de l’évolution du tourisme au Groenland est également au programme en partenariat avec l’Innov Case Lab d’Excelia.

Pour une arrivée prévue fin juillet au fjord Ammassalik, cette période libre de glace sera la plus adaptée afin d’effectuer des analyses scientifiques pendant un mois avant de reprendre la mer. Le retour à La Rochelle est prévu fin septembre, le moment ensuite de partager cette aventure auprès d’un large public.
Les nombreuses données, photos, vidéos, expériences récoltées seront investies à l’Ecole des Pôles au sein de leurs activités pédagogiques destinées aux élèves de primaire jusqu’au lycée.
L’Ecole des Pôles, une association portée par Témoins polaires, a sensibilisé plus de 25 000 enfants ou adultes depuis 2021. Elle propose des ateliers, pour la plupart à bord des trois-mâts Le Français ou Le Marité, pour découvrir les régions polaires, comprendre leur rôle sur le climat et prendre conscience des enjeux climatiques.
De nombreuses classes s’inscrivent déjà dans le programme pédagogique proposé par l’Ecole des Pôles en novembre prochain à La Rochelle. L’occasion pour les élèves de s’émerveiller au travers de l’aventure extraordinaire d’Atka et d’apprendre sans culpabiliser à aimer, respecter les pôles, véritables symboles de la beauté et de la fragilité de notre planète.
Plus d’infos sur les sites et réseaux de L’Ecole de Pôles et Témoins polaires.
© : Matthieu Klitting – Francois Bernard